Karl Heusi, le nouveau CEO de SAG Suisse SA, préside aux destinées de l’entreprise. En interview, il déclare que l’amabilité et la flexibilité sont les valeurs les plus importantes pour réussir en affaires, tant pour Swiss Automotive Group que pour les garagistes.
Monsieur Heusi, vous êtes chargé de poursuivre le développement en Suisse de Swiss Automotive Group. Où voyez-vous le potentiel commercial futur pour les garagistes et donc pour vous ?
Karl Heusi, CEO de SAG Suisse SA : Les véhicules deviennent de plus en plus complexes. La climatisation, les boîtes de vitesses automatiques, les propulsions alternatives et les systèmes d’assistance à la conduite sont désormais présents dans toutes les catégories de véhicules. Or ces systèmes doivent être entretenus et réparés. Nous aidons les garagistes à s’acquitter de ces tâches. Nous continuons en outre à développer les activités pièces d’origine/carrosserie (Normauto) et pièces de poids lourds (Matik).
Comment évaluez-vous la situation actuelle à l’aune de l’ évolution des prix et de la disponibilité des produits ?
Nous constatons que la disponibilité est plus ou moins suffisante pour les voitures particulières. Nous sommes toutefois impatients de savoir combien de pneus nous obtiendrons parmi ceux que nous avons commandés. Certains fournisseurs majeurs dans le domaine du poids lourd rencontrent des problèmes.
Dans quels domaines les garagistes doivent-ils se préparer à des hausses de prix ?
Pratiquement chaque secteur est affecté par
des hausses de prix.
Vos véhicules approvisionnent plusieurs
fois par jour des garages en Suisse.
Comment Swiss Automotive Group gère-t-il l’augmentation des coûts du carburant ?
Au terme d’une longue période d’observation au cours de laquelle la situation ne s’est pas améliorée, nous avons été contraints de répercuter une partie de l’augmentation des prix à nos clients.
Quels sont les principaux défis que doit relever SAG, à l’heure actuelle et à moyen terme ?
Les attentes toujours croissantes des clients finaux à l’égard du service, des compétences et de la rapidité de nos partenaires nous imposent les mêmes améliorations en matière de prestations. Nos processus deviennent plus rapides, plus efficaces, plus cohérents et plus numériques. Les propulsions alternatives transforment également le marché et notre secteur. Nous nous préparons en conséquence.
La numérisation constitue un défi majeur et durable pour la branche automobile. Comment Swiss Automotive Group assiste-t-il les garagistes pour un passage au numérique judicieux ?
La numérisation est en cours depuis un certain temps. Je pense par exemple aux logiciels de garages capables de gérer les rendez-vous en ligne et des commandes en ligne. Le télédiagnostic constitue l’étape suivante. À son époque, notre société avait joué un rôle de pionnier dans les commandes en ligne et avait rapidement mis en place l’interface avec les logiciels de garages les plus variés. Récemment, nous avons également lancé l’application RapidBox permettant de commander des pièces détachées automobiles. Nous surprendrons nos clients avec d’autres nouveautés au Swiss Automotive Show.
On observe des tendances à la concentration dans la branche automobile. De grandes sociétés rachètent de petites entreprises. Comment Swiss Automotive Group observe-t-elle l’évolution de la branche automobile ? Qu’en pensez-vous ?
La concentration dont vous parlez concerne les garages qui représentent des marques. Les importateurs veulent couvrir la Suisse avec un réseau de plus en plus léger et des partenaires de plus en plus importants et préfèrent vendre leurs voitures en ligne directement à leurs clients. Or ces derniers veulent un partenaire sur place, dans leur vallée, dans leur commune, voire dans leur localité. Les garages indépendants satisfont ce besoin avec amabilité et flexibilité. Il n’est d’ailleurs pas rare que le patron serve lui-même les clients. De nouveaux mécaniciens, que nous soutenons activement, se mettent également à leur compte chaque jour.
Si vous étiez garagiste, sur quoi vous concentreriez-vous aujourd’hui pour être paré demain ?
L’amabilité et la flexibilité sont primordiales. C’était déjà le cas hier, c’est encore le cas aujourd’hui et ça le sera aussi demain. Le client n’est pas un numéro, c’est une personne qui veut être perçue comme telle. Il est clair qu’il faut rester dans la course technologique. La mutation est en cours.
Reinhard Kronenberg, AGVS Medien
